Avec des Français grands amateurs de chocolat, ce marché connaît une croissance constante depuis plusieurs années. En trente ans, la consommation de chocolat des Français a progressé de 30%. Une croissance aujourd’hui menacée par les conséquences de la crise sanitaire, le conflit russo-ukrainien et la montée de l’inflation. À trois semaines de Pâques, les chocolatiers sont inquiets.
Jusqu’en 2021 – date de la dernière étude publiée par le Syndicat du chocolat – le marché du chocolat se portait bien en France. Les ventes en GMS (Grande et Moyenne Surface) représentaient un volume de 347 979 tonnes pour une valeur de plus 3,3 milliards d’euros. Des ventes marquées par deux temps forts : Noël avec 694 millions d’euros et Pâques avec 319 millions d’euros. Un secteur d’activité considéré comme florissant grâce aux 115 entreprises (dont 90% de PME) qui emploient au total plus de 30 000 salariés et participent à l’activité économique de toutes les régions françaises.
Le marché du chocolat a cependant été durement impacté par la crise sanitaire qui a provoqué une diminution du volume des ventes et qui a perturbé durant de longs mois la chaîne d’approvisionnement des matières premières. À cela s’est ajoutée, depuis début 2022, une hausse des prix suite au début de la guerre en Ukraine qui concerne aussi bien l’énergie, les emballages que les ingrédients comme le chocolat dont le coût a augmenté de 35%, du jamais vu. Une inflation qui entraîne également une hausse des salaires et qui constitue une augmentation conséquente dans ce secteur qui réclame beaucoup de main-d’œuvre. Autant de facteurs qui ont un impact sur le recrutement dans la filière du chocolat.
Pénurie de personnel
Le secteur du chocolat n’échappe pas à ce qui pénalise un grand nombre de secteurs actuellement : le manque de main-d’œuvre et de personnel qualifié. C’est sans doute le problème majeur, devant toutes les difficultés conjoncturelles. Les candidatures se font rares, surtout dans les métiers de la vente et de la gestion. Une problématique accrue par la saisonnalité du secteur qui nécessite jusqu’à trois fois les effectifs habituels pour répondre à la demande des consommateurs notamment à Pâques, et qui incite les entreprises à agrandir leur gamme de produits (œufs de Pâques, moulages en formes d’animaux, confiserie…). Ce savoir-faire exige un personnel qualifié, qui manque chaque année un peu plus. Pour y faire face, certaines entreprises ont mis en place des formations continues pour former leur propre personnel. D’autres ont également développé des partenariats avec des écoles de pâtisserie pour recruter des profils qualifiés.
Mais lors de ces périodes festives, la concurrence entre les entreprises s’intensifie. En effet, la filière du chocolat est très concurrentielle, avec de nombreux acteurs présents sur le marché. Les employeurs doivent donc proposer des conditions de travail attractives pour attirer les meilleurs candidats. Pour répondre à cet enjeu, les entreprises du secteur ont mis en place des politiques de ressources humaines afin de fidéliser leur personnel : primes, avantages en nature, flexibilité dans l’organisation du temps de travail… Autant d’initiatives pensées pour compenser la pénibilité de certains emplois saisonniers, en accord avec les valeurs d’iziwork.